Pour les médias américains, la filiation sonne comme une évidence. Nombreux sont les journaux outre-Atlantique à qualifier Johnny Hallyday d'Elvis français ou plus exactement de "réponse française à Elvis". Johnny Hallyday, qui est décédé dans la nuit du 5 au 6 décembre 2017, aurait sans doute rougi d'une telle comparaison même si elle ne lui était pas étrangère.
Le prestigieux New York Times reprend ce terme de l'agence anglophone Reuters. L'article rappelle un précédent d'USA Today qui avait érigé le chanteur français au rang de "plus grande rock star que vous avez jamais écouté". "Un monument vivant qui avait le charisme nécessaire pour réunir face à lui les 80.000 sièges du Stade de France ou près de 750.000 fans au pied de la tour Eiffel".
Les Américains s'amusent de la légende qui a longtemps prétendu être né en Oklahoma pour profiter du sceau "made in U.S.A." si populaire dans la France des sixties.
"Il était une contradiction qui a forgé sa carrière en recyclant de vieilles pépites rock comme House of the Rising Sun des Animals ou Hey Joe de Jimi Hendrix dans un pays où on limite la quantité de chansons anglophones (quotas liés à la politique de l'exception culturelle, ndlr)", raconte le quotidien nord-américain.
Les journaux américains ne s'attardent pas trop longtemps sur ses chansons. L'hommage d'Emmanuel Macron et de Céline Dion sont évoqués. CNN partage les hommages de Lenny Kravitz ou de l'acteur de Sex & The City Gilles Marini qui se souvient du "meilleur concert de sa vie".
Mais c'est surtout sa vie privée tumultueuse qui fascine : ses mariages, ses divorces, ses enfants. Même son de cloche chez nos voisins espagnols d'El Pais ou de La Vanguardia, ainsi que chez nos confrères belges, italiens et allemands.
Outre-Manche le Guardian qualifie Johnny Hallyday de "rock star" et de "patriarche de la pop française", dont les chansons se sont rarement exportées à l'étranger.
Souvent caricaturé comme un homme naïf et peu spirituel, le Guardian rappelle qu'il était capable de performances cinématographiques d'une grande finesse et qu'il a notamment tourné sous l’œil avisé d'un certain Jean-Luc Godard. Sa célébrité était telle dans l'Hexagone, se souvient le journal, que c'est Jimi Hendrix qui l'a accompagné sur scène... et non l'inverse.