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Plantes et végétaux

Question de la semaine : est-ce que les plantes souffrent ?

Chaque semaine, Sciences et Avenir répond à une question posée par un lecteur sur Facebook. Cette fois, "Les plantes éprouvent-elles de la douleur ?" est l'heureuse élue.

 

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Champ de fleurs

Champ de fleurs (

© ARDEA/MARY EVANS/SIPA

Sciences et Avenir a proposé à ses fans sur Facebook de poser leur question (scientifique, bien sûr) et, cette semaine, a été retenue celle de Cannelle Rouge dans le domaine de la biologie végétale : "Les plantes éprouvent-elles de la douleur ? Et comment communiquent-elles entre elles ?". Merci pour toutes vos questions, vos discussions et votre curiosité.

Les plantes souffrent-elles quand on les coupe ? Poser la question en ces termes, c’est pécher par anthropomorphisme. Le règne végétal est tellement différent du règne animal qu’il est vain de comparer. Ce qui est en revanche certain, c’est que les plantes réagissent aux agressions. Horticulteurs, viticulteurs, jardiniers savent bien qu’en taillant un bourgeon terminal, on provoque la pousse de branches latérales ce qui permet d’étoffer le volume de la plante et de limiter sa hauteur.

Moins visibles, les réactions de défense des plantes à un agresseur commencent à être mieux connues. Quand un herbivore broute, l’herbe mutilée produit des protéines de défense véhiculées par l’acide jasmonique, habituellement moteur de diffusion de protéines lors de la croissance des plantes. Ces composés désagréables incitent les herbivores à cesser l’agression pour aller sur une plante indemne. Le même phénomène de défense fait que les chenilles ne grignotent pas les feuilles en ligne droite. La réponse peut aussi être un signal chimique volatil. La tomate émet du jasmonate de méthyle, forme volatile de l’acide jasmonique, dans l’heure qui suit l’attaque d’un insecte.

Rusé comme un épi de maïs

Plus futé encore, certaines plantes émettent des composés qui attirent les prédateurs… de leurs prédateurs ! Le maïs lance des messages odorants à des guêpes qui vont pondre leurs œufs dans les chenilles qui mangent ses feuilles. Le même phénomène a été constaté avec les choux appelant une autre petite guêpe à agir contre leurs ravageurs, la noctuelle. Les scientifiques sont plus partagés sur la faculté qu’auraient les plantes à communiquer entre elles pour se prévenir de l’arrivée d’un ravageur. On a constaté ainsi chez des érables et des acacias, une montée de mécanismes de défense alors qu’un seul arbre du voisinage était attaqué. Mais s’agit-il de communication ? Là encore, le risque d’anthropomorphisme est réel et il est difficile dans la nature de vérifier que des composés ont bien été émis, reçus et compris par des végétaux distants.

La biologie végétale est en tout cas aujourd’hui un domaine scientifique très actif. On comprend en effet très mal les mécanismes de communication des plantes. Ce «langage» chimique est riche de plusieurs milliers de composés chimiques qu’il s’agit de caractériser avant de comprendre à quoi ils servent. Ainsi, une équipe suisse vient de déterminer que les plantes produisaient elles-mêmes de l’acide bêta-aminobutyrique (BABA en abrégé), un acide aminé connu pour améliorer la santé des végétaux mais qui n’était jusqu’ici qu’un produit de synthèse. Que le BABA soit produit naturellement est une bonne nouvelle pour la lutte biologique, mais c’est aussi un exploit scientifique. Sa teneur est en effet d’une molécule par milliard !

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