En marche vers la dépénalisation du cannabis

Par Hugo Baudino  |   |  373  mots
Le fait de se faire arrêter en train de fumer du cannabis ne pourrait bientôt ne plus donner lieu qu'à une simple contravention.
D'ici quelques mois, le gouvernement veut mettre en place un système de contravention pour l'usage du cannabis. Cela signifie donc que la consommation et la détention de cette drogue douce sortirait du champ pénal.

C'est désormais officiel : la dépénalisation du cannabis est en marche en France. Gérard Collomb, ministre de l'intérieur du gouvernement Philippe, a annoncé ce mercredi sur BFM TV-RMC qu'il allait instaurer "dans les 3-4 mois", des contraventions pour réprimer la consommation et la détention de cannabis. Cela met donc définitivement fin au flou qui résidait sur l'avenir de la législation du cannabis en France.

Car il faut avouer qu'il a longtemps été compliqué de comprendre ce qu'Emmanuel Macron comptait faire en matière de légalisation/dépénalisation du cannabis. Le nouveau président de la République et ses soutiens ont en effet multiplié les déclarations contradictoires sur le sujet depuis plusieurs mois, comme le relevait Libération dès février 2017.

Confusion sémantique

Dans son programme en tant que candidat, Emmanuel Macron faisait une seule fois référence au cannabis, dans le volet sécurité. : "nous proposons de sanctionner les petites infractions (comme l'usage de petites doses de cannabis) par le paiement d'une contravention". Cela fait écho à ce que disait Emmanuel Macron dans son livre Révolution. L'ancien ministre de l'Economie estimait "vain" le fait de "pénaliser systématiquement la consommation de cannabis". Il évoquait donc déjà de se reposer sur le régime des contraventions pour "sanctionner ces comportements".

Si la consommation de cannabis n'est plus passible de sanction pénale mais d'une simple contravention, on peut considérer qu'elle est dépénalisée. Mais, le 16 février, le candidat déclarait dans une interview pour Le Figaro "ne pas croire à la dépénalisation des petites doses". C'est en réalité, comme l'expliquait très bien Libération, une confusion sur le terme de dépénalisation qui est en jeu, le candidat Macron ayant peut être eu peur de l'effet d'annonce...

Si le gouvernement et son ministère de l'intérieur tiennent leurs promesses et mettent en place ce système de contravention pour l'usage du cannabis, on s'oriente donc bien vers une dépénalisation du cannabis. En attendant que le débat soit lancé sur la légalisation ?

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