Avec 440.000 euros par an, Brigitte Macron aura-t-elle plus ou moins de moyens que les ex-premières dames ?

Publié le 11 novembre 2017 à 11h31, mis à jour le 11 novembre 2017 à 20h36
Avec 440.000 euros par an, Brigitte Macron aura-t-elle plus ou moins de moyens que les ex-premières dames ?

BUDGET - Le gouvernement a rendu public vendredi le montant des moyens dédiés à la première dame, Brigitte Macron : 440.000 euros par an. Quelles étaient les montants déclarés pour les compagnes des anciens présidents ?

Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé la couleur : son épouse, Brigitte Macron, serait appelée à jouer un rôle très actif dans le protocole de l'Elysée et la représentation élyséenne. 

Durant l'été, le chef de l'état a publié une "charte de transparence relative au statut du conjoint" officialisant ce rôle de "représentation de la France lors des sommets et réunions internationales", ou encore de "supervision des manifestations et réceptions officielles au palais de l'Elysée" et de "parrainage" d'événements à caractère caritatif. Surtout, la charte précisait que la première dame ne bénéficierait pas de rémunération à ces titres, et ne disposerait "d'aucun budget propre", mais que des moyens financiers lui seraient accordés, sous le contrôle de la Cour des comptes. 

Un budget conséquent

Vendredi, devant les députés, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a précisé les montants alloués à Brigitte Macron : 440.000 euros par an, pour l'emploi d'un conseiller spécial assurant la fonction de directeur de cabinet, d'un conseiller assurant celle de chef de cabinet, d'un secrétariat, mais aussi pour la protection de la première dame assurée par le Groupement de sécurité de la présidence de la République. 

"Le président de la République n'a pas embauché Brigitte Macron, il l'a épousée", a indiqué Christophe Castaner pour justifier ces moyens. "Et de fait, dans nos institutions, l'époux, le conjoint du président de la République a une fonction de représentation." Des explications loin de satisfaire le député LFI Alexis Corbière, pour qui "nous avons élu un homme - ou une femme - à la tête de la République, nous n'avons pas à donner des moyens à celui ou celle qui l'accompagne". 

Brigitte Macron, mieux servie que les ex-premières dames ?

Il existe assez peu d'éléments de comparaison sur les moyens alloués aux anciennes premières dames. La clarification sur les moyens financiers a commencé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, mais les finances ont surtout été mises sur la table par son successeur.

D'après les éléments fournis en 2013 par l'exécutif, l'ancienne compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, bénéficiait durant la période où elle a vécu à l'Elysée, de cinq collaborateurs, deux contractuels et trois fonctionnaires, pour un montant mensuel de 19.742 euros, soit 236.900 euros sur un an, un chiffre nettement inférieur au budget déclaré de Brigitte Macron. Auparavant, Carla Bruni bénéficiait, à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, de huit collaborateurs, pour 36.448 euros par mois, soit 437.376 euros annuels, un montant là encore en deça de celui de l'actuel première dame. 

Flou sur la comptabilité

Ces montants sont-ils exhaustifs ? Non, si l'on se fie à l'évaluation faite en 2014 par la Cour des comptes. Tenant compte non seulement de l'emploi de collaborateurs, mais aussi des frais de déplacement, cette dernière avait évalué le coût lié à la présence de Valérie Trierweiler, sur l'année 2013, à 396.900 euros bruts annuels pour l'emploi des collaborateurs, qu'il faut ajouter aux 85.000 euros liés à des activités de représentation et des déplacements officiels. Des postes budgétaires qui avaient été supprimés début 2014, après la séparation du couple. 

Bernadette Chirac hors compétition

Dans un autre registre, la Cour des comptes avait pointé, s'agissant de Carla Bruni, des dépenses qui ne relevaient pas de la simple gestion du personnel dédié. Il était question notamment de la création du site Internet de la fondation de l'ex-première dame, qui avait coûté à lui seul à l'Etat, en 2011 et 2012, pas moins de 410.000 euros. 

Dans le passé, c'est Bernadette Chirac qui a explosé tous les plafonds budgétaires, selon l'ancien député socialiste René Dosière. Le coût estimé de l'ancienne première dame, qui bénéficiait de 21 collaborateurs, se montait à 80.000 euros par mois, soit... 960.000 euros par an. Autres temps, autres moeurs ?


Vincent MICHELON

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