Galileo : «Nous sommes en train de supplanter le GPS», se félicite Jean-Yves Le Gall

Jean-Yves Le Gall, président du Cnes, nous annonce que le système européen de géolocalisation Galileo vient de passer le cap du milliard d’utilisateurs.

 « D’ici trois à quatre ans, Galileo sera le premier système mondial de navigation ».
« D’ici trois à quatre ans, Galileo sera le premier système mondial de navigation ». GALILEO GNSS

    La panne qui, cet été, a affecté Galileo, le système de GPS européen, « n'est plus qu'un mauvais souvenir », assure Jean-Yves Le Gall, le président de la GSA, l'agence européenne qui gère cette constellation de satellites. Galileo « fonctionne parfaitement et vient de passer le cap du milliard d'utilisateurs », annonce-t-il.

    Après sa défaillance cet été, comment se porte Galileo ?

    JEAN-YVES LE GALL. Tout fonctionne parfaitement. Cette panne est la seule et unique que nous ayons connue depuis que Galileo a été mis en service en décembre 2016. Bien sûr, cela ne nous a pas fait plaisir. Mais on a pu remettre le système très vite en route, au bout d'un jour. Ce qui nous est arrivé n'a rien d'exceptionnel : que ce soit le GPS américain, le Glonass russe ou le Beidou chinois, tous connaissent également régulièrement des incidents.

    En connaissez-vous l'origine ?

    Oui. Elle vient d'un équipement à terre : un défaut de redondance. Nous faisons tout pour que cela ne se reproduise pas. Galileo est un système jeune, il a forcément quelques défauts.

    Quand le projet Galileo a été lancé au début des années 2000, beaucoup doutaient de la pertinence pour l'Europe de se doter de son propre système de géolocalisation. Trois ans après sa mise en fonctionnement effectif, où en est-on ?

    Galileo est en train de devenir le meilleur système de localisation par satellites. C'est aussi l'un des plus grands succès spatiaux européens. Nous venons d'atteindre le cap du milliard d'utilisateurs et ce n'est pas fini.

    Comment expliquez-vous ce rapide décollage ?

    Depuis deux à trois ans, les puces électroniques qui équipent les smartphones se verrouillent automatiquement sur le système de navigation le plus précis. Or, de tous ceux existants, c'est Galileo qui est le plus performant. Avec, on peut géolocaliser un lieu, une personne, à plus ou moins 1 m, contre plus ou moins 5 m avec le GPS américain. C'est cet avantage technologique qui nous a permis cette fantastique montée en puissance.

    Était-elle attendue ?

    Non. C'est une divine surprise et un vrai tour de force que nous sommes en train d'accomplir. Parti comme c'est parti, nous sommes en train de supplanter le GPS américain. D'ici trois à quatre ans, Galileo sera le premier système mondial de navigation.

    Pour cause de Brexit, le Royaume-Uni va quitter Galileo. Cela peut-il compromettre son bon fonctionnement ?

    Le Brexit est une triste affaire que nous regrettons, mais pour nous, ce ne sera pas une difficulté. Galileo, c'est une constellation de 26 satellites avec deux centres de contrôle à terre dont l'un, au Royaume-Uni, a fermé. Tout est déjà prévu. Un centre qui vient d'être construit en Espagne va prendre le relais.