Levothyrox : l’ancienne formule du médicament ne sera plus disponible en septembre

Le ministère de la Santé annonce que la commercialisation en France de l’Euthyrox, produit par Merck, cessera en septembre.

 La nouvelle formule du Levothyrox (à gauche) au côté de l’ancienne (à droite).
La nouvelle formule du Levothyrox (à gauche) au côté de l’ancienne (à droite). AFP/Jacques Demarthon

    Dans quelques mois, ce sera une réalité : l'ancienne formule du Levothyrox ne sera plus disponible en France. « Le laboratoire (Merck) producteur d'Euthyrox (nom sous lequel elle est vendue, NDLR) a informé les autorités sanitaires de la fin de distribution de ce produit en France en septembre 2020 », a annoncé ce mercredi le ministère de la Santé, au terme de la septième réunion du comité de suivi sur ce médicament.

    Le communiqué du ministère précise que « plus de 110 000 patients sont traités par Euthyrox, soit 3,7 % des 3 millions de patients traités par lévothyroxine (substance active de ce médicament pour la thyroïde NDLR) ». Le médicament restait disponible à l'intention des malades de la thyroïde mécontents du changement de formule intervenu en 2017. Des boîtes d'anciennes formules étaient même importées de Russie...

    PODCAST LE PARISIEN. Comment une petite pilule a provoqué une crise sanitaire géante

    Ces patients sont encouragés « à consulter leur médecin pour analyser leur situation, changer de traitement dans de bonnes conditions et éviter des situations potentielles de tension d'approvisionnement », poursuit le ministère.

    Il publiera en février « des documents de recommandations destinés aux professionnels de santé (médecins et pharmaciens) et aux patients pour les accompagner dans tout changement (de traitement NDLR) ».

    La fréquence des effets secondaires contestée

    Le changement de formule concernait certains des excipients du médicament (et pas la substance active) pour, selon le laboratoire, renforcer la stabilité du produit. Mais des patients ont accusé ces modifications de provoquer des maux de tête, insomnies, vertiges et autres effets indésirables.

    C'est pour cette raison que le gouvernement a demandé fin 2017 l'importation de l'ancienne formule du médicament (sous le nom d'Euthyrox), ainsi que l'arrivée sur le marché de produits concurrents du Levothyrox, qui était jusque-là en situation de quasi-monopole.

    En juin dernier, une étude de l'Agence du médicament (ANSM), menée sur plus de deux millions de patients, a conclu que le passage à la nouvelle formule du Levothyrox n'a pas engendré de « problèmes de santé graves ». Selon l'ANSM, 31 000 signalements d'effets indésirables ont été déposés entre mars 2017 et avril 2018. Mais les associations assurent que le nombre de malades concernés est bien supérieur.

    L'affaire fait en outre l'objet de procédures judiciaires. Au pénal, elle est instruite par le pôle santé du tribunal de Marseille. Dans le volet civil, le procès en appel a eu lieu mardi à Lyon, et la décision a été mise en délibéré au 9 avril. Ce procès oppose Merck à quelque 3300 malades, qui l'accusent de les avoir mal informés lors du changement de formule. En première instance, les plaignants avaient été déboutés.