La carte des 131 sites Seveso en Ile-de-France et dans l’Oise

En Ile-de-France, la Direction de l’environnement recense 94 sites Seveso en activité. Ils sont 37 dans l’Oise. Seul Paris n’en compte aucun.

 Achères (Yvelines), le 3 juillet. Incendie au SIAAP, une usine de traitement des eaux classée Seveso seuil haut.
Achères (Yvelines), le 3 juillet. Incendie au SIAAP, une usine de traitement des eaux classée Seveso seuil haut. Odile Tambou

    Elle a beau être la région la plus peuplée, l'Ile-de-France n'est pas exempte d'exploitations « industrielles ou agricoles susceptibles de créer des risques ou de provoquer des pollutions ou nuisances, notamment pour la sécurité et la santé des riverains ».

    Parmi ces quelque 11 000 installations classées, les plus sensibles sont les établissements Seveso, comme celui de Lubrizol à Rouen où ont eu lieu des explosions et un violent incendie ce jeudi. On en compte 94 en activité en Ile-de-France et 37 dans l'Oise.

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    / Odile Tambou

    Les sites les plus sensibles. L'une des neuf raffineries françaises se trouve en Seine-et-Marne. La région compte aussi douze dépôts pétroliers disséminés en Ile-de-France, comme à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) ou Coignières (Yvelines). Quatre sites de stockages souterrains de gaz et un autre de GPL sont aussi recensés dans les Yvelines, en Seine-et-Marne et dans le Val-d'Oise. La liste inclut deux installations de stockage et une d'incinération de déchets dangereux (16 et 11 tonnes de déchets non dangereux), une centrale thermique de production d'électricité, trois verreries et autant d'aciéries, une cimenterie, deux usines de fabrication automobile et des équipementiers ou encore des usines de production pharmaceutiques ou d'engrais.

    Une vigilance accrue. En réaction à une « multiplication des incendies signant une augmentation de l'accidentologie inquiétante » au sein des installations de traitement de déchets comme chez Cogetrad à Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise) ou au centre de tri de Saint-Thibault-des-Vignes (Seine-et-Marne), les 120 inspecteurs de la Direction régionale de l'Environnement (Driee) ont mené une « action coup de poing » le 11 juillet dernier. Ce jour-là, 57 sites ont été passés au crible.

    « Si la plupart de ces contrôles sont préventifs et contribuent à accompagner les exploitants dans leur démarche de mise en conformité, ils sont parfois déclenchés à la suite de plaintes ou d'incidents, explique la Driee. Les non-conformités majeures restent heureusement peu nombreuses, mais certains contrôles ont pu aboutir à des sanctions administratives ou des poursuites pénales. » Au total, 20 mises en demeure et sanctions administratives ont été prononcées à l'issue de cette opération coordonnée.

    Sur l'ensemble de l'année dernière, 1 237 inspections, 157 contrôles au titre des produits chimiques et 152 prélèvements inopinés des rejets ont été menés. Elles ont débouché sur 213 mises en demeure, 31 amendes, 7 suspensions d'activités et 49 procès-verbaux.

    Le cas de l'usine de traitement des eaux d'Achères-Saint-Germain-en-Laye. Dégagement de fumée toxique, incendie, départ de feu… L'incendie de grande ampleur, survenu le 3 juillet dernier sur ce site des Yvelines, a frappé les esprits. L'usine du Syndicat interdépartementale de l'agglomération parisienne, classée Seveso seuil haut, est désormais l'objet de toutes les attentions.

    « Bien que situés dans l'enceinte de ce très grand établissement, certains sites échappaient au contrôle car il ne s'agit pas des bâtiments classés Seveso », concède le directeur de la Driee. Et de préciser que ce n'est pas « l'incendie du bâtiment filtre qui a provoqué la pollution mais les conséquences de l'arrêt de son activité ». D'où la nécessité de mieux prendre en compte « l'impact, les conséquences » des incidents.

    Les 131 sites Seveso de l'Ile-de-France et de l'Oise