Plougonven. Boîte de nuit : Coatélan coupe le son

Monique Kéromnès

Par Monique Kéromnès

Fini les soirées à Coat. La propriétaire du fonds de commerce, Anna-Gaël Le Corre, a décidé de fermer les lieux et de le mettre en vente. C'est une grosse page qui se tourne pour cette boîte de nuit mythique du pays de Morlaix qui a vu passer, en près de 40 ans, des noms tels que Rita Mitsouko, Noir Désir, FFF ou, plus récemment, Justice, Izia et Miossec.

Depuis deux ans, Ferdinand Desfond et Anna-Gaël Le Corre étaient satisfaits de voir le public revenir à Coatélan, notamment pour les soirées boîtes ou les concerts électro.
Depuis deux ans, Ferdinand Desfond et Anna-Gaël Le Corre étaient satisfaits de voir le public revenir à Coatélan, notamment pour les soirées boîtes ou les concerts électro. (Photo M.K.)

« Coatélan vous dit bonsoir » a résonné une dernière fois, au petit matin du 30 décembre, dans les murs de la mythique boîte de nuit de Plougonven. La propriétaire du fonds de commerce depuis 2012, Anna-Gaël Le Corre a, en effet, décidé de le mettre en vente.

Il y a six ans, elle avait pris la suite de Ghislaine André - « Gisou » pour les habitués - derrière le bar du club fondé à la fin des années 70. Comme tous les établissements de nuit en milieu rural, Coatélan souffre. « La fréquentation était en baisse. Ça a été dur les premières années mais j'étais motivée », raconte celle qui est aujourd'hui âgée de 38 ans. « Je me suis accrochée. Depuis deux ans, le public est revenu. Je suis contente de finir sur des soirées qui marchent bien ». Chaque week-end, c'est environ 300 personnes qui venaient à « Coat'» pour faire la fête, soit 70 % de la jauge. Attirées par les soirées boîtes de nuit mais aussi les concerts, organisés avec Wart ou avec les locaux de l'électro (T. Lesco. P, La Menuiserie ou Infamous Armada). « Le public trouvait à Coatélan un créneau qui n'était pas proposé ailleurs », ajoute Ferdinand Desfond, le compagnon d'Anna-Gaël Le Corre, qui travaille à ses côtés.

Départ à Paris


Ce choix de s'arrêter, mûrement réfléchi, est une « décision personnelle », précise la propriétaire. Rien à voir avec les riverains qui, il y trois ans, s'étaient plaint de nuisances. « Il y avait des choses à améliorer, il faut l'avouer. On a fait ce qu'il faut, comme le parking qui a été déplacé. Depuis, ça va mieux ». Côté mairie et gendarmes, qui ont joué les médiateurs, c'est aussi la satisfaction.

« Je n'arrête pas brutalement, ajoute Anna-Gaël Le Corre. La société est mise en sommeil pour deux ans ». Si le fonds de commerce n'est pas vendu d'ici là, la jeune femme ne s'interdit pas de rouvrir, éventuellement, en mode éphémère, pour la saison d'été. « Je pars vivre à Paris. Je me donne un an pour réfléchir à la suite. Si je vends, ce sera bien sûr l'occasion de se lancer dans de nouveaux projets. Mais pour le moment, je me donne du temps ».

150.000 € le fonds de commerce et les murs


Le fonds de commerce est à vendre 65.000 €. Avec les murs, estimés à 85.000 € et qui appartiennent toujours à Ghislaine André, ça monte l'investissement à 150.000 € au total. Il y a eu quelques contacts mais qui n'ont pas abouti.

Anna-Gaël Le Corre le clame haut et fort : Coatélan a des atouts. « L'établissement est aux normes. La commission sécurité est passée il y a un an. Surtout, l'acheteur, s'il ne souhaite pas faire de travaux, peut rouvrir immédiatement. Tout le matériel est là. Je vends même la navette ! » Mais Coatélan, c'est surtout « un lieu mythique, une histoire, une ambiance », insiste Anna-Gaël Le Corre. « La dernière soirée, des clients ont même pleuré. Ils nous ont dit : " Mais où on va aller ? " », raconte le couple, touché. « Pour beaucoup de monde, Coat c'était comme à la maison. On connaît la plupart des clients par leur prénom. »

Aux grands souvenirs de lives (Justice, Poni Hoax, Boris Brejcha ou Miossec), se mêlent ceux, plus insolites, comme les faire-part de mariage reçus ou la naissance de la petite Izia... Un lien, sans doute, avec la fille de Jacques Higelin, qui a fait son premier Coat alors qu'elle n'avait que 16 ans et qui est revenue plusieurs fois depuis.

« Vingt ans que Coat fait partie de ma vie »


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Ce n'est pas sans émotion et nostalgie qu'Anna-Gaël Le Corre range les platines : « J'ai commencé à travailler ici à 18 ans. Ça fait vingt ans que Coat fait partie de ma vie... Au-delà du fait de vouloir vendre le fonds de commerce, j'aimerais vraiment trouver un repreneur pour faire perdurer ce lieu mythique. » Elle n'oublie pas non plus de remercier Wart et les associations avec qui elle a travaillé. « Et les clients surtout, ils vont me manquer ! »

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