Récit

Une nouvelle vidéo de la voiture de police incendiée à Paris

Quatre personnes ont été interpellées après qu'une voiture de police, dans laquelle circulaient deux agents, a été incendiée autour d'un groupe d'une quinzaine de manifestants anti-police.

publié le 18 mai 2016 à 4h52
(mis à jour le 19 mai 2016 à 11h21)
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Que s’est-il exactement passé ce mercredi, lorsqu’une voiture de police a été incendiée à Paris en marge d’une contre-manifestation anti-violences policières ?

Alors que les policiers s’étaient donnés rendez-vous place de la République pour dénoncer la «haine anti-flics» en marge de la mobilisation contre la loi travail, un rassemblement prévu au même endroit par le collectif «Urgence, notre police assassine» a été interdit du fait de risques de «troubles graves à l’ordre public».

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Mais quelque 300 contre-manifestants dénonçant les violences policières se sont malgré tout rendus sur la place. Aux cris de «Flics, porcs, assassins» ou «Tout le monde déteste la police», ils ont été repoussés par un imposant dispositif de sécurité. Quatre personnes ont été interpellées, pour port d'armes prohibé ou outrage, selon la préfecture de police.

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Repoussés de la place par des gendarmes mobiles, les manifestants ont remonté le quai de Valmy, le long du canal Saint-Martin. C’est là qu’ils ont croisé la route d’une voiture de police, coincée dans le trafic.

Une vidéo postée sur YouTube mercredi soir, et déjà vue près de 240 000 fois, montre la violence des événements. A partir de 3'26 on y voit la voiture prise dans un ralentissement lorsqu'un homme cagoulé brise avec un violent coup de pied la vitre du conducteur. Le policier semble alors détacher sa ceinture lorsqu'un autre assaillant revient à la charge et lui porte plusieurs coups. Plusieurs potelets métalliques sont ensuite jetés sur le véhicule avant que l'une de ces armes improvisées ne transperce la vitre arrière. C'est là qu'un homme jette un objet fumigène dans la voiture. L'agent qui conduisait la voiture sort est alors agressé avec une barre mais réussi à bloquer les coups avant de partir avec sang-froid tandis qu'un manifestant lance un «Arrête putain», à l'agresseur.

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Une autre vidéo filmée par la branche française de Russia Today (rappelons qu'il s'agit d'un porte-voix du Kremlin proche de l'extrême droite) montre les faits vus de l'autre côté du véhicule.

A partir de 56'10, on peut ainsi voir la voiture de police, qui est engagée dans la rue où se trouvent des manifestants, émerger après avoir déjà reçu plusieurs coups. La policière qui était assise côté passager sort du véhicule quand la fumée l'envahit et est aidée par un manifestant. Légèrement blessés, les deux policiers souffrent de contusions. La personne qui filme s'éloigne ensuite, avant de laisser constater que le véhicule est en feu. Au sol, une pancarte «Poulets rôtis» (que l'on ne voit pas sur la vidéo) a ensuite installée près de la carcasse calcinée.

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Une enquête pour tentative d'homicide volontaire a été ouverte, la préfecture affirmant qu'un cocktail molotov a été jeté dans la voiture. Or il semble que ce ne soit pas le cas. Quatre personnes ont été interpellées et «d'autres interviendront» a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.  «L'Etat de droit est notre bien le plus précieux et les sanctions doivent être implacables, l'enquête vient de commencer, les interpellations ont eu lieu», a rappelé le Premier ministre Manuel Valls ce jeudi, fustigeant «des individus qui veulent se payer un flic, qui veulent tuer un policier».

Le préfet de police de Paris, Michel Cadot, a dénoncé une attaque «particulièrement choquante», «qui marque une escalade dans la violence gratuite et brutale» contre les forces de l'ordre. «Le Parti socialiste condamne fermement ces actes et les insultes proférées à l'encontre des policiers, tout comme les violences et les incidents qui se sont multipliés ces dernières semaines en marge des manifestations contre la loi travail», a également réagi le PS dans un communiqué tandis que Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, a dénoncé sur sa page Facebook «la perte d'autorité de l'État», après ces violences.

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Selon les autorités, plus de 350 membres des forces de l’ordre ont été blessés depuis le début des manifestations contre la loi El Khomri il y a plus de deux mois.