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Manifestation

Dans la rue contre Le Pen et Macron : «Ils vont foutre le bordel pendant deux semaines»

Quelques centaines de manifestants ont arpenté, dimanche soir, les rues de la capitale, renvoyant dos à dos les deux finalistes de la Présidentielle.
par Ismaël Halissat
publié le 24 avril 2017 à 13h32
(mis à jour le 24 avril 2017 à 16h51)

Des barricades, il n'y en a pas eu. Un appel au rassemblement avait pourtant circulé à gauche pour protester contre «la mascarade électorale» et «le chantage entre libéralisme d'un côté et fascisme de l'autre», au soir du premier tour. Ce devait être la «nuit des barricades», que les manifestants étaient invités à construire sur la place de la Bastille à Paris. Sur place, une banderole résume l'état d'esprit : «Nos voix ne rentrent pas dans leurs urnes.»

Voir aussi notre diaporama L'autre soirée électorale : la nuit des barricades

Un peu avant l'annonce des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, environ 300 personnes étaient rassemblées sur les marches de l'opéra. Après quelques minutes sans réaction, le duel est annoncé au mégaphone : «Macron, Le Pen.» Quelques cris, puis rapidement, la route envahie. En vain. Un important dispositif avait été déployé par la préfecture de police de Paris sur tous les accès de la place.

«Ni patrie ni patron, ni Le Pen ni Macron» 

Deux tours autour de la colonne de Juillet, un échange de pétards et de gaz lacrymogène, puis les manifestants ont été rapidement nassés sur un bout de trottoir. Ce qui leur a laissé le temps de trouver les punchlines de la soirée : «Ni patrie ni patron, ni Le Pen ni Macron» ou encore «La rue, c'est notre projet». Au bout d'une heure et après quelques interpellations, les manifestants sont relâchés.

Le bruit court que d'autres rassemblements ont lieu dans le nord-est de la capitale, des petits cortèges mobiles qui fracassent les façades des banques et certains commerces sur leur passage. Près du métro Louis-Blanc, dans le Xe arrondissement, deux véhicules Autolib sont incendiés. Le cortège est rattrapé par les forces de l'ordre et de nouveau nassé. Un policier, à l'écart, crie sa rage : «Ils vont nous foutre le bordel pendant deux semaines !» Un manifestant rétorque : «Non, pendant cinq ans.»

Lundi, la préfecture déroule le bilan de la soirée : «143 personnes interpellées, 29 placées en garde à vue, 6 policiers blessés légérement, 3 manifestants pris en charge par les secours.»

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