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Libération

Mort d'un homme à Clermont-Ferrand : la mise en examen d'un policier annulée

Wissam El-Yamni, 30 ans, est mort neuf jours après son interpellation au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre 2011. Sa famille dénonce depuis des violences policières.
par AFP
publié le 21 janvier 2015 à 13h51

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme) a annulé mardi la mise en examen de l'un des deux policiers qui avait transporté, il y a trois ans, Wissam El-Yamni, 30 ans, décédé après avoir été interpellé dans des conditions controversées, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.

«Le tribunal considère qu'il n'y a pas d'indices sérieux prouvant que le travail de ce policier soit en lien avec le décès de Wissam El-Yamni», a indiqué à l'AFP l'avocat du policier, Me Xavier Herman, confirmant une information du quotidien La Montagne. Ce policier, qui avait participé à l'interpellation du jeune homme avant de le remettre au commissariat, «a appelé les secours lorsqu'il a vu la dégradation soudaine de l'état de santé de ce dernier», a ajouté Me Herman. Il a été placé sous le statut de témoin assisté.

Interpellé la nuit de la Saint-Sylvestre 2011, Wissam El-Yamni était mort neuf jours après être tombé dans le coma le soir de son arrestation. Sa famille a toujours estimé qu'il avait été victime de violences.

Dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique», les deux policiers qui avaient transporté le jeune homme avaient été mis en examen en mars 2014.

Des photographies du corps de Wissam El-Yamni lors de sa mort avaient montré un serrage au niveau du cou. Un rapport de l'Inspection générale de la police nationale(IGPN) avait relevé l'emploi sur la victime, lors de son transport au commissariat, de la technique du «pliage», qui consiste à maintenir la tête appuyée sur les genoux.

Une autre rapport d'expert avait ensuite envisagé qu'un «cocktail toxique» combinant une «action toxique aiguë de la cocaïne sur le cœur», ainsi qu'un mélange d'alcool et de cocaïne, avait entraîné l'arrêt cardiaque du chauffeur routier. Une hypothèse remise en cause par les avocats de la famille de Wissam El-Yamni.

«On attend toujours la contre-expertise ordonnée par la juge d'instruction» a réagi l'un des avocats de la famille, Me Jean-Louis Borie. «On a un problème majeur dans ce dossier qui tient à l'insuffisance de l'enquête», a ajouté Me Borie, qui cite «les retranscriptions fantaisistes et approximatives des enregistrements» des conversations entre les policiers. L'affaire avait provoqué plusieurs nuits de tension dans les rues de Clermont-Ferrand et une forte colère contre la police.

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