Essonne : la gare autoroutière victime de son succès

La gare de Briis-sous-Forges attire toujours plus de voyageurs, qui ont du mal à trouver une place le matin. Elle va agrandir son parking.

Essonne : la gare autoroutière victime de son succès

    Encore hier matin, plus d'une quinzaine de voitures étaient stationnées sauvagement, sur le bord des talus quelques centaines de mètres avant le parking « officiel » de la gare autoroutière de Briis-sous-Forges. Pourtant, il reste quelques places à prendre, même si le parking est presque complet alors qu'on entame la deuxième semaine d'août. « En constante augmentation » depuis son ouverture en 2006, cette gare autoroutière â?? une structure unique en France â?? accueille près de 310000 voyageurs par an, qui peuvent gagner la gare RER de Massy en embarquant dans des bus depuis l'A 10. « Victime de son succès » qui prend toujours plus d'ampleur depuis sept ans d'activité, la gare va devoir s'offrir un nouveau parking. Les travaux devraient démarrer avant la fin de l'année, et la communauté de communes du Pays de Limours (CCPL) vient de finaliser le projet et le budget.

    « Mais je suis en colère, écrit Christian Schoettl, président (NC) de la CCPL, dans le Petit journal de la gare autoroutière, un bulletin distribué depuis quelques mois. Car pour l'extension du parking, la CCPL sera la seule à financer. Nous ferons avec nos moyens, mais nous n'avons pas de planche à billets. » L'équipement coûte déjà 210000 â?¬ par an à l'intercommunalité. Pour que le parking passe de 230 places actuelles à 340 d'ici quelques mois, la CCPL financera à 100%. Sollicité, le Stif (syndicat des transports d'Ile-de-France) a répondu qu'il acceptait de participer « à condition que le parking soit rendu payant à hauteur de 15 à 20 â?¬ minimum par mois pour les usagers ».

    « C'est exactement l'inverse de ce qu'on veut faire, déplore Christian Schoettl. L'idée est d'inciter les gens à emprunter les transports en commun et soulager un peu l'A 10 qui est de plus en plus saturée. Si nous rendons les parkings d'accès à la gare autoroutière payants, de nombreux voyageurs reprendront leur voiture pour aller jusqu'à Massy ou Paris. » Des propos qu'une récente étude menée par la CCPL et Cofiroute auprès de 681 voyageurs confirme. Près de 70% des personnes interrogées utilisaient auparavant leur voiture personnelle. Plus de 80% ont déclaré qu'elles n'étaient pas prêtes à payer pour stationner, et une très large majorité reprendrait sa voiture si le parking devenait payant.

    Le stationnement n'est pas le seul « souci » de la gare autoroutière. « Certains matins, de nombreux voyageurs restent à quai faute de place, assure Christian Schoettl. Nous réclamons des bus à étage, mais le Stif refuse. » Le syndicat veut effectivement être sûr de « cette histoire de bus bondés ». « Nous allons mener une étude de fréquentation auprès de voyageurs à la rentrée, indique-t-on au Stif. Nous prendrons ensuite les mesures nécessaires en fonction des résultats. » Mais le Stif annonce déjà que l'achat de « bus à étage coûte excessivement cher ». En attendant, en juillet, la voie d'embarquement sur l'A 10 a été agrandie pour permettre à deux bus d'y stationner et prendre des voyageurs en même temps aux heures de pointe.