La lumière rend visible les choses. Aux temps préhistoriques, la découverte du feu a permis l’art pariétal dans les grottes et les cavernes profondes.
Les Égyptiens de l’Antiquité, donnaient à l’or des propriétés divines en le définissant comme la chair des dieux. L’or était employé pour confectionner les masques funéraires qui avaient pour but de fixer à jamais le visage idéalisé du pharaon et de l’identifier aux étoiles. Ci-dessous masque de Toutankhamon
Mais il faut attendre la technique du fond d’or pour que la lumière fasse partie intégrante des oeuvres d’art.
Les peintres byzantins, qui ne pratiquaient pas la troisième dimension, se servaient de l’or comme fond et environnement aux figures divines. Le fond d’or incarnait la manifestation du divin.
Notre Dame du perpétuel secours, XIIème siècle
Les peintres du Moyen Âge continuèrent à utiliser les fonds d’or jusqu’à une période avancée. Les bords en sont généralement ornés de motifs gravés au poinçon. Encore au xive s. et au début du xve le décor symbolisant l’espace était peint sur des fonds d’or.
Fran Angelico, Couronnement de la Vierge, 1432
Ceux-ci ne furent abandonnés d’une manière presque définitive, au profit du paysage, que dans la première moitié du xve s.
Le paysage donc remplace les fonds d’or lors de la Renaissance grâce notamment à la redécouverte de la perspective Euclidienne.
Van Eyck, peintre de la lumière, met au point une nouvelle technique de peinture à l’huile pour faire ressortir la lumière de ses tableaux. L’apport technique de Van Eyck à la peinture occidentale est capital. Il a porté la technique de la peinture à l’huile à la perfection (sans pour autant la créer). Le liant utilisé par Van Eyck était à base d’huile siccative et d’un autre élément qui rendait le liant consistant, ce qui était l’une des difficultés rencontrées par les utilisateurs de la peinture à l’huile auparavant. Il a porté la technique de la peinture à l’huile et le réalisme des détails (notamment le rendu des matières) à un sommet jamais atteint avant lui, la technique flamande permettant aussi la netteté de ceux-ci. Da,s La Chambre des époux Arnolfini, le peintre accumule les détails de reflets et d’ombres montrant ainsi sa maîtrise de sa technique.
Le paysage donc remplace petit à petit les fonds d’or mais les peintres se heurtent au rendu de la lumière.
Vermeer, Vue de Delft
L’art baroque met ensuite la lumière au centre des mises en scènes. La source souvent extérieure au tableau, met en évidence les volumes avec les ombres propres et portées.L’art baroque est caractérisé par des couleurs riches et profondes ainsi qu’une lumière intense et des ombres importantes. Il est destiné à susciter l’émotion et la passion au lieu de la rationalité calme qui avait été prisée durant la Renaissance.
Rembrandt, Ronde de Nuit, 1642
Le Caravage, La flagellation du Christ, 1607
Turner, Snow Storm: Steam-Boat off a Harbour’s Mouth, 1842 préfigure le mouvement impressionniste avec ses rendus de la lumière. Il est communément connu comme «le peintre de la lumière»
L’impressionnisme seconde moitié du xixe siècle: Ce mouvement pictural est notamment caractérisé par des tableaux de petit format, des traits de pinceau visibles, la composition ouverte, l’utilisation d’angles de vue inhabituels, une tendance à noter les impressions fugitives, la mobilité des phénomènes climatiques et lumineux, plutôt que l’aspect stable et conceptuel des choses, et à les reporter directement sur la toile.
Monet, Femme au parasol
Monet, Les cathédrales de Rouen, il saisit le même motif à différents moments lumineux.
L’invention de la photographie (écriture de lumière) va bouleverser le statut de la lumière dans l’art. Nicéphore Niepce
Jusque là restituée par des techniques picturales, elle va devenir un matériau à part entière.
Lazlo Moholy Nagy, « Modulateur Espace-Lumière », Lazlo Moholy-Nagy, 1930, métal, celluloïd, bois, moteur électrique. »
Man Ray rayographie (photo sans appareil) Rayographie Le baiser, Man Ray 1922
Dennis Oppenheim expérience de bronzage
Christian Boltanski un théâtre d’ombres plutôt repoussantes
Depuis les années 1950, la lumière réelle – naturelle ou artificielle – est devenue le matériau privilégié de très nombreuses pratiques artistiques contemporaines, qu’elles proviennent de la peinture, du cinéma ou de la photographie, qu’elles soient associées à l’architecture, à la danse ou aux technologies modernes de communication.
Monument for Vladimir Tatlin by Dan Flavin (1966-1969), le néon fait son entrée dans les musées. La lumière se dessine, se sculpte avec les néons.
Walter de Maria sculpte les éclairs:
L’art du numérique fait de la lumière son matériau central
Yann Kersalé est un magicien de la nuit qui crée des installations lumineuses in situ. Son œuvre poétique joue avec les couleurs et le noir, entre magie et effrois nocturnes.
Pour en savoir plus:
Un diaporama animé sur la lumière par Jocelyne Quélo, cliquez sur l’image
La lumière, après avoir été représentée dans toutes ses figures, a questionné les artistes qui l’ont fait pénétrer dans leurs oeuvres de manière physique et naturelle. La lumière a perdu sa symbolique mystique ou religieuse, matérialisant le divin, pour finalement faire son entrée certes immatérielle mais presque tangible, triomphante dans l’art.
Fiat lux !
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Beau travail sur cet article et que de belles illustrations! Merci.
merci !
A reblogué ceci sur CultURIEUSEet a ajouté:
Un magnifique choix d’illustrations et une histoire de la lumière dans l’ art. Je ne résiste pas à partager cet article du blog toujours passionnant de Madame Perez, Arts Plastiques.
Articles très intéressant, nourri par de belles références, merci!
Encore très utile. Merci.