Faut-il rester à l’écart des constructeurs de drones ? Non, mais. Certes, ils peuvent dégager des marges nettes grès confortables. Mais l’essentiel, voire l’exclusivité de ces bénéfices proviennent de la vente de ‘jouets’. Seront-elles toujours aussi juteuses après l’arrivée d’acteurs d’Asie du Sud Est, qui pourront casser les prix grâce à une main d’œuvre très bon marché ?

Faut-il rester à l'écart des constructeurs de drones ? Pas forcément. Certes, ils peuvent dégager des marges nettes grès confortables. Mais l'essentiel, voire l'exclusivité de ces bénéfices proviennent de la vente de 'jouets'. Seront-elles toujours aussi juteuses après l'arrivée d'acteurs d'Asie du Sud-Est, qui pourront casser les prix grâce à une main d'oeuvre très bon marché ?

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La Bourse n'est pas imperméable aux modes. Certaines valeurs portent de très grandes promesses de plus-values futures. D'autres doivent encore faire la preuve de leur pertinence. Les drones ne font pas exception.

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Apparus par hasard, il y a près de cinquante ans dans la marine française, ces engins volants et bourdonnants démontreront leur pertinence militaire lors des conflits libano-israéliens des années 80. Depuis une petite dizaine d'années, leur emploi s'est civilisé et démocratisé.

Où se trouve la valeur ajoutée des drones ?

Aujourd'hui, divers opérateurs ou constructeurs font appel à l'épargne publique. Et imposent à l'investisseur de s'interroger s'il faut y aller ou pas. La réponse passe par une seule interrogation : où se trouve la valeur ajoutée des 'bourdons' ? Dans le vecteur, c'est-à-dire, le mobile volant ou dans l'électronique qu'ils embarquent ? Qu'il s'agisse d'un engin professionnel ou militaire, l'avantage réside sans discussion dans la 'boule', à savoir l'optronique emportée, mélange d'appareillages vidéo et photo à très haute résolution couplés à des composants électroniques ou informatiques. Pour leur traitement et leur analyse qui bien souvent se déroule dans le camion d'où sont pilotés ces vecteurs.

Idem dans le cas d'un drone dit tactique, car à même de mener des opérations de bombardements. Certes, le silence de leur moteur leur confère un avantage certain face à un chasseur ou un hélicoptère de combat. Mais toute la chaîne de valeur réside tant dans ses radars que dans ses bombes guidées ou ses missiles.

Le raisonnement vaut aussi pour une mission de cartographie de cultures ou des évaporations de chaleur, de surveillance d'une usine sensible ou de lignes haute tension : ce sont bien les capteurs qui font le prix du drone. Ou plus précisément les logiciels et autres programmes d'analyse et de restitution des données collectées. Là encore, la complexité et la sophistication se nichent dans la conception, le développement et la mise au point de ces derniers. Pas dans la fabrication des 'bourdons'.

Conclusion : mieux vaut s'intéresser aux sociétés cotées ou candidates à la Bourse proposant pareils outils et pourquoi pas à celles qui opèrent ces engins légers. A condition toutefois qu'elles dégagent des marges suffisantes pour résister à une concurrence féroce et rester dans la course technologique. Tout en gardant à l'esprit que les drones ne remplaceront pas complètement un hélicoptère ou un avion.

Deux exemples suffisent pour s'en convaincre : jamais un passager lambda n'acceptera d'embarquer à bord d'un avion sans pilote ! Idem pour les lignards d'EDF ou d'autres électriciens. Ces techniciens interviennent sur les lignes haute tension depuis un câble suspendu sous une voilure tournante dans laquelle se trouve un pilote. Sont-ils prêts à 'pendouiller' sous un 'drone' ?

Rester à l'écart des constructeurs de drones ?

Alors faut-il rester à l'écart des constructeurs de drones ? Pas forcément. Certes, ils peuvent dégager des marges nettes très confortables. Mais l'essentiel, voire l'exclusivité de ces bénéfices, provient de la vente de 'jouets'. Seront-elles toujours aussi juteuses après l'arrivée d'acteurs d'Asie du Sud-Est, qui pourront casser les prix grâce à une main d'oeuvre très bon marché ?

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