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L'ancien Premier ministre Pierre Mauroy est mort

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PIERRE MAUROY EST MORT
L'ancien Premier ministre français Pierre Mauroy est décédé à l'âge de 84 ans, a annoncé vendredi le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé
(c) Reuters

PARIS (Reuters) - La classe politique française a rendu hommage vendredi à l'ancien Premier ministre Pierre Mauroy, premier chef d'un gouvernement socialiste sous la Ve République, décédé à l'âge de 84 ans après une longue vie de militant de la gauche.

Sa mort a été annoncée en marge d'une visite officielle de François Hollande au Japon par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a estimé qu'un "pilier du socialisme démocratique" s'en était allé.

"Sa formule était qu'il fallait mettre du bleu dans le ciel, aujourd'hui il est avec le bleu", a dit le président français à la presse au musée Mizu à Tokyo. "Il a servi la France dans des moments exceptionnels, il fut le premier chef de gouvernement de l'alternance en 1981, il prit des mesures courageuses."

"Il était socialiste et il voulait que la justice sociale puisse inspirer tous ses actes, il ne trompait pas, il ne mentait pas, il allait jusqu'au bout de ses convictions en prenant la réalité telle qu'elle était."

Pierre Mauroy, qui était hospitalisé dans un établissement de la région parisienne depuis le week-end dernier, avait été opéré d'une tumeur cancéreuse au poumon en avril 2012.

Un hommage national lui sera rendu aux Invalides en début de semaine prochaine, a indiqué la maire de Lille Martine Aubry lors d'une conférence de presse. "Comme il l'aurait souhaité, dès la fin de la cérémonie aux Invalides, son corps reviendra ici", à Lille.

RETRAITE A 60 ANS

Né en 1928 à Cartignies (Nord), il entre en 1963 au bureau politique de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), l'ancêtre du Parti socialiste, avant d'en devenir le secrétaire général adjoint (1966-1970).

Lors du congrès d'Epinay en 1971, il apporte son soutien à François Mitterrand après avoir renoncé à le défier pour le poste de Premier secrétaire du PS. Après l'élection de ce dernier à la présidence de la République en 1981, il est nommé Premier ministre et dirige le premier gouvernement socialiste de la Ve République jusqu'en 1984.

Son passage à Matignon est notamment marqué par la semaine de travail de 39 heures, la cinquième semaine de congés payés, la retraite à 60 ans et l'abolition de la peine de mort.

Premier secrétaire du Parti socialiste de 1988 à 1992, avant de céder la place à Lionel Jospin, il a également été maire de Lille de 1973 à 2001.

L'ancien ministre de l'Economie sous le gouvernement Mauroy, Jacques Delors, a rendu hommage à un "grand Premier ministre" qui a plaidé comme lui pour le maintien de la France dans le serpent monétaire européen après trois dévaluations, décision qui allait permettre ensuite le lancement de l'euro.

"Il a tenu le cap, la gauche n'avait pas été au pouvoir depuis longtemps", a-t-il dit sur BFM TV. "Il a aussi largement contribué à ce que, en 1983, nous restions en Europe, ce qui a permis ensuite d'autres progrès."

UN "GÉANT"

La fille de Jacques Delors, Martine Aubry, s'est déclarée "bouleversée par la disparition de Pierre Mauroy", qui lui avait mis le pied à l'étrier dans son fief du nord de la France.

"Je suis submergée par l'émotion, la tristesse, le souvenir des moments que j'ai vécus avec lui", dit-elle dans un communiqué. "Chacun sait, au-delà de l'admiration que je lui portais, l'immense affection que nous partagions."

"Ce sont tous les Lillois qui sont aujourd'hui orphelins de ce maire d'exception qu'il a été pendant 28 ans, et de ce grand président de la communauté urbaine de Lille. Pierre Mauroy était et restera pour tous ici un géant."

Au centre, Jean-Louis Borloo a rendu hommage à un homme "généreux" et "discret".

"Pierre Mauroy, pour moi, c'est le dernier grand socialiste de cette époque des mutations, je ne l'ai jamais vu se mettre en avant", a dit le président de l'UDI et ancien maire de Valenciennes sur BFM TV. "On peut l'avoir combattu politiquement, on peut être en désaccord mais on n'a pas le droit de ne pas saluer quelqu'un qui a incarné ce socialisme à ce point : discrétion, générosité et grande vision."

Dans un communiqué, même le Front national rend hommage à un "de ces authentiques hommes de gauche dont la conscience sociale n'a jamais été feinte".

"On ne peut que saluer aujourd'hui un engagement réel et sincère pour la défense des travailleurs français", estime Steeve Briois, secrétaire général du FN et conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais.

Marine Pennetier, avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse

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