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Sarkozy en Israël, une visite très attendue

Nicolas Sarkozy ne pouvait pas mieux tomber à Jérusalem. Perçu comme le plus "pro-israélien" des chefs d'Etat français, il entame dimanche, accompagné de son épouse Carla Bruni-Sarkozy, une visite d'Etat de trois jours dans un pays déboussolé. Ses déclarations d'amitié lui ont d'ailleurs valu une cote d'amour auprès des Israéliens, qui traversent une période de tensions et d'espoirs tous azimuts.

Christian BRUNEL, correspondance à Jérusalem, et Antoine MALO , Mis à jour le
© Reuters

Du côté de l'Elysée, on affiche un objectif aussi clair qu'ambitieux: le président souhaite rehausser le rôle de l'Europe au Moyen-Orient, que ce soit en Israël ce week-end ou au Liban, où il s'est rendu la semaine dernière. La date de ce voyage en Terre sainte n'aurait d'ailleurs n'a pas été choisie au hasard : le 1er juillet prochain, la France va prendre la présidence tournante de l'Union européenne. De facto, elle va intégrer le quatuor (qui regroupe Union européenne, Russie, Etats-Unis et ONU) et être partie prenante dans les discussions pour aboutir à un processus de paix au Proche-Orient.

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"Concessions douloureuses"

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Autre objectif avoué de la visite: mettre une dernière main à la préparation du sommet de l'Union pour la Méditerranée, le grand projet de Nicolas Sarkozy, qui se déroulera le 13 juillet prochain à Paris. Ehoud Olmert, le Premier ministre israélien, et Bachar el-Assad, le président syrien, y seront présents. Depuis plusieurs semaines, la Syrie et Israël, officiellement en état de guerre depuis soixante ans, ont entamé des discussions par l'entremise de la Turquie. Pour Nicolas Sarkozy, le sommet de Paris pourrait être une belle occasion de voir les deux dirigeants dialoguer, même si, à l'Elysée, on estime que cela risque d'être prématuré.

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Pour Ehoud Olmert, une poignée de main historique avec le président syrien constituerait aussi un très beau coup médiatique. Le chef de gouvernement en a bien besoin. C'est en effet un Premier ministre à bout de souffle à qui Sarkozy rend visite. Soupçonné d'avoir touché illégalement des enveloppes remplies de dollars d'un homme d'affaires américain, Olmert est sur un siège éjectable. Lui-même vient d'admettre qu'il comptait avant tout sur un "miracle" pour survivre politiquement. "Tout succès diplomatique, comme la visite de Nicolas Sarkozy, est bon à prendre dans ce genre de situation désespérée", confie ainsi un responsable israélien.

Le Premier ministre israélien, qui vient de signer une trêve avec le Hamas dans la bande de Gaza, se dit donc prêt à faire des "concessions douloureuses" sur l'autel de la paix. Le président français devrait ainsi aborder la question du Golan avec son hôte. Et évoquer "avec la franchise de l'amitié", le sujet épineux de la poursuite des constructions de colonies en Territoire palestinien, considéré par Paris comme "un obstacle au processus de paix".

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Simulation d'attaque "longue distance" en Méditerranée

De processus de paix, il en sera aussi question mardi, lors du déjeuner entre Nicolas Sarkozy et le président palestinien Mahmoud Abbas. Le "programme palestinien" de Nicolas Sarkozy s'apparente toutefois à du service minimum. Pour exemple, la rencontre entre le chef de l'Etat français et son homologue palestinien se déroulera à Bethléem et non à Ramallah, pourtant le siège de l'Autorité palestinienne. Pour des questions pratiques, justifie-t-on à l'Elysée. Le Président rencontrera aussi des personnalités palestiniennes mais au consulat de France situé à Jérusalem-Est. "Nous aurions aimé toutefois que le Président voie la réalité des Territoires palestiniens, la vie des Palestiniens, le mur construit par les Israéliens", regrette Hind Khoury, déléguée générale de Palestine en France.

Reste le plus grand point d'interrogation de cette visite: le nucléaire iranien. Sur ce dossier, Nicolas Sarkozy et les dirigeants israéliens sont sur la même longueur d'onde. A ce stade, ils préconisent un durcissement des sanctions internationales pour forcer Téhéran à renoncer à se doter de l'arme nucléaire. Toute la question est de savoir si Ehoud Olmert va se décider à user de la force si cette option diplomatique échoue. Signe des temps: une centaine de chasseurs israéliens de type F-15 et F-16, ainsi que des hélicoptères de secours et des avions chargés du ravitaillement en vol ont participé ce mois-ci à un exercice de simulation d'attaque à "longue distance" en Méditerranée. Un coup de semonce adressé aux Iraniens, mais aussi aux Américains et aux Européens.

Source: JDD papier

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