Paris : le mystère de la carotte de Barbès levé

Un collectif de street art serait à l’origine de l’installation de la carotte de buraliste, au beau milieu des vendeurs de cigarettes à la sauvette de Barbès (XVIIIe).

 Paris XVIIIe, le 15 septembre 2018. Dans la nuit une enseigne lumineuse siglée Tabac avait été fixée devant la station de métro Barb?s. Sans doute pour faire allusion aux incessantes vente de cigarettes de contrebande faites ici même quotidiennement.
Paris XVIIIe, le 15 septembre 2018. Dans la nuit une enseigne lumineuse siglée Tabac avait été fixée devant la station de métro Barb?s. Sans doute pour faire allusion aux incessantes vente de cigarettes de contrebande faites ici même quotidiennement. LP/Fred Dugit

    Un collectif de street art à l'origine de la « farce » de Barbès (XVIII e )? Samedi 15 septembre, au petit matin, habitants, passants et commerçants avaient eu la surprise de découvrir, scellé sur le mur du métro, haut lieu du trafic de cigarette de contrebande, une « carotte » de buraliste.

    Œuvre d'un plaisantin ? De riverains lassés de subir les incessantes ventes à la sauvette ? De la confédération des buralistes, qui pointe régulièrement du doigt cette concurrence déloyale ? Cette dernière, par la voix de son président, Philippe Coy, avait immédiatement démenti être à l'initiative du pied de nez. Alors, qui ? Un coin du voile vient peut-être d'être levé : ce jeudi, le collectif Omerta Project, a publié sur son compte Instagram une vidéo, présentant l'action nocturne d'un duo, ganté, coiffé d'un bonnet, et portant une chasuble orange fluorescente, déambulant boulevard Barbès.

    Une échelle métallique est rapidement posée contre le mur du métro, puis on voit les deux hommes sceller la fameuse carotte rouge siglée « tabac » avant de s'évanouir dans la nature.

    Déjà une action contre les revendeurs de crack

    Quelques jours plus tôt, le même collectif avait publié sur ses réseaux sociaux, un texte aux allures de revendication : « Pluie, neige, contrôles de police à répétition, rien ne peut dissuader les buralistes du métro Barbès-Rochechouart de vendre leurs Marlboros. Il était temps d'officialiser leur profession », écrit, non sans humour Omerta Project.

    Cet été, le même mystérieux collectif avait publié un jeu de piste sur les mêmes réseaux sociaux, baptisé « Crackland », et détaillant les lieux et habitudes de consommation de drogue, dans le nord-Est parisien : « Crackland est une contrée en perpétuelle mutation à cheval entre XVIIIe, le XIXe et Xe arrondissement de Paris, écrivaient les auteurs. Profitez d'une sélection d'activités souterraines et en plein air pour découvrir ce monde hors du temps. Bonne visite. »

    Samedi dernier, la fameuse carotte avait été rapidement démontée par les agents de la RATP, sous surveillance policière… Tandis que se poursuivait, imperturbablement autour d'eux, le ballet des vendeurs de cigarettes à la sauvette.