Illustration générée par informatique de de la bactérie Mycoplasma.

Illustration générée par informatique de la bactérie Mycoplasma.

Science Photo Library via AFP

Une tendance à la hausse, qui se poursuit en France. Alors que des questions planent sur une importante épidémie de pneumonies en Chine, la bactérie mycoplasma pneumoniae, à l’origine d’infections respiratoires, circule également davantage "depuis le début de l’automne" dans l’Hexagone, selon un premier bilan de Santé publique France (SPF) publié ce jeudi 30 novembre. L’agence recense notamment "un nombre de cas plus élevé qu’en 2019 et 2022 à la même période, traduisant une situation épidémique".

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L’immense majorité des infections sont bénignes et guérissent spontanément, mais certains cas peuvent nécessiter une hospitalisation. Les infections surviennent tout au long de l’année mais peuvent être plus fréquentes en été et à l’automne, tandis que des pics épidémiques sont observés de manière cyclique tous les 3 à 7 ans.

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S’il n’existe pas de système de surveillance spécifique, les investigations menées sont "en faveur d’une augmentation des cas d’infections respiratoires à mycoplasma pneumoniae depuis la fin de l’été, plus marquée depuis octobre 2023", détaille Santé publique France.

Montée des passages aux urgences

Parmi les signaux venant confirmer ce constat, il a notamment été remarqué une montée des passages aux urgences pour pneumopathies depuis début octobre, "de façon plus marquée à compter de début novembre, particulièrement chez les 6-15 ans ainsi que chez les 16-49 ans", avec des niveaux "dans ces classes d’âges très supérieurs à ceux des années 2019 et 2022".

De plus, dans les laboratoires hospitaliers, le nombre de détections de mycoplasma pneumoniae par test PCR, tous âges confondus, "a augmenté de façon marquée à partir d’octobre 2023, jusqu’à atteindre des niveaux nettement supérieurs à ceux de 2019", note Santé publique France. De son côté, SOS Médecins explique que l’évolution est "comparable à celle observée aux urgences, avec une hausse plus marquée chez les moins de 15 ans et les 15-44 ans", selon ce bilan.

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Dans son bilan, Santé publique France cherche à donner des premiers éléments d’explication à cette hausse de la circulation de cette mycoplasma pneumoniae. Elle pourrait notamment être "en lien avec la levée des mesures de contrôle mises en place pendant la pandémie, comme […] pour d’autres germes", a jugé l’agence de santé, en pointant une circulation très basse de cette bactérie pendant la pandémie au vu de données microbiologiques hospitalières. A travers la France, plusieurs régions hexagonales et certaines ultramarines (La Réunion, Guyane) ont rapporté des observations concordantes.

Une "recrudescence inhabituelle"

Interrogé sur Franceinfo ce mercredi, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a tenu à rassurer, expliquant qu’il s’agissait d’une bactérie que l’on "connaît bien" et qui "répond très bien à des antibiotiques spécifiques", notamment l’amoxicilline, dont on disposait "sur le territoire". Un détail qui n’en est pas un, alors que l’hiver dernier, la France avait justement connu d’importantes pénuries de certains médicaments, et notamment d’antibiotiques.

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Un message urgent sur cette "recrudescence inhabituelle" d’infections respiratoires d’origine bactérienne, son diagnostic et sa prise en charge, a tout de même été envoyé ce mercredi aux professionnels de santé par le directeur général de la Santé. La France n’est pas le seul pays touché : "plusieurs autres pays européens ont également rapporté récemment des augmentations d’infections à mycoplasma pneumoniae (exemple : Suède, Pays-Bas, Norvège, Irlande)", note enfin Santé publique France.

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