Désertés depuis plusieurs années, les anciens celliers Jacquart, situés rue de Mars, respirent toujours le champagne. Il n'y a pourtant plus rien ou presque qui rappelle les activités liées aux vins, si ce n'est la physionomie même des lieux dont bien sûr de magnifiques caves. Alors, inévitablement, ce décor brut a séduit Georges Rousse, comme les Halles du Boulingrin trois années auparavant. En effet, à la demande de la ville de Reims, et grâce au concours des partenaires historiques que sont La Salle d'Attente et Prisme, l'artiste est de retour dans la cité des Sacres, invité à intervenir sur ce site destiné à accueillir d'ici deux ans les activités de Nova Villa, mais aussi des salles pédagogiques, une salle de spectacle d'une capacité de 180 places et un espace dédié à l'organisation d'exposition d'une superficie de 800 m2. « J'ai toujours aimé ces lieux abandonnés ou en ruine avec l'envie de leur redonner vie », rappelle l'artiste. Depuis plus de trente ans, Georges Rousse visite des sites désaffectés et les marque de son empreinte à travers une oeuvre photographique importante dans laquelle se répète le principe de l'anamorphose, technique de trompe-l'oeil appliquée à un lieu ou un espace architectural précis. Il s'approprie temporairement ces sites et, à l'aide d'assistants, ici huit étudiants de l'ESAD de Reims, peint sols et plafonds dans le but de créer une forme en suspension visible d'un unique point de vue, une illusion qu'il immortalise ensuite en la photographiant, le cliché constituant l'oeuvre finale.
Les nouvelles anamorphoses rémoises de Georges Rousse seront présentées lors d'une rétrospective dédiée à l'artiste au moment de la réouverture des anciens celliers Jacquart en 2014. Mais avant cela, pour patienter, une présentation de l'oeuvre monumentale « in situ » devrait être organisée fin 2012, avec des projections photographiques et vidéo, pour annoncer le début des travaux.