C’est l’une des salles les plus célèbres de la Tate Modern, musée des arts contemporains de Londres : la Rothko Room. Celles et ceux qui s’y sont déjà rendu·es savent le calme qui émane des œuvres de l’artiste abstrait. Un calme désormais installé à la Fondation Louis Vuitton, dès ce mercredi 18 octobre 2023 et jusqu’au 2 avril 2024.
L'automne est là : l’heure de se réfugier dans les musées et les galeries les plus proches, pour profiter des meilleures expositions du mois d’octobre.
Une carrière foisonnante
Avant 1946, année de son tournant décisif vers l’abstraction, Mark Rothko a produit plusieurs tableaux figuratifs, exposés avec le reste de ses travaux à la Fondation Louis Vuitton. Afin de retracer au mieux les évolutions stylistiques du peintre, le parcours de l’exposition est chronologique, mettant ainsi pleinement en lumière la pluralité de l’œuvre du peintre américain.
Arrivé aux États-Unis à l’âge de 10 ans, le jeune Mark Rothko envisage d’abord de poursuivre des études d’ingénieur ou d’avocat. Il abandonne rapidement l’idée, pour se lancer dans une carrière artistique à New York, à l’aube des années 1920. Ses premières œuvres, figuratives, représentent des scènes de rue ou d’intérieur. Elles sont notamment inspirées par Milton Avery, son maître à penser. S’inscrivant dans le courant moderniste, les tableaux de Rothko se plaisent à injecter un maximum d’émotions aux scènes représentées.
Les années 1940 sont marquées par la Grande Dépression, la montée du fascisme et la Seconde Guerre mondiale. Pour Mark Rothko, l’art figuratif ne suffit plus : il a besoin d’un nouveau langage. Inspiré par le surréalisme, il opère sa transformation vers les couches de couleur que l’on connaît, et qui lui valent sa renommée mondiale.
La dernière rétrospective française consacrée à l’artiste avait pris place en 1999, au musée d’Art moderne de la ville de Paris. Pour le retour de ses œuvres en France, la Fondation Louis Vuitton a réuni quelque 115 tableaux. Au premier coup d’œil, chacun·e peut reconnaître ses superpositions de formes rectangulaires formant des bandes horizontales où les couleurs n’en semblent que plus intenses.
Un artiste torturé
Pionnier de ce courant que l’on appelle aujourd’hui l’expressionnisme abstrait, Mark Rothko, est l’un des artistes les plus célébrés de sa génération. Sans doute l’un des plus tourmentés aussi : il est retrouvé mort dans son atelier en février 1970, suite à un suicide. Alors qu’il gagne en popularité au cours des années 50, le peintre américain reste toute sa vie persuadé qu’il est un artiste incompris. L’étiquette abstraite le contraint, lui qui souhaite dépasser ce mouvement artistique, et intégrer la force des émotions dans ses œuvres.
À mesure que les années passent, et que sa mélancolie se fait plus présente, la palette de couleurs de Mark Rothko s’assombrit. Son couple bat de l’aile, jusqu'au divorce en 1969. L’artiste boit et fume énormément : on lui découvre un anévrisme de l’aorte, qui l’empêche de peindre ses œuvres monumentales pendant quelques temps.
Profondément incompris, Rothko laisse derrière lui un nombre d’œuvres impressionnant, qu’il est dès aujourd’hui possible de (re)découvrir à la Fondation Louis Vuitton.
Mark Rothko, à la Fondation Louis Vuitton (Paris), à partir du 18 octobre et jusqu’au 2 avril 2024.
Plus de culture sur Vogue.fr :
7 expositions à voir en octobre partout en France
7 artistes à ne pas manquer durant Paris+ par Art Basel
Jeanne Moreau se raconte dans un livre inédit
Plus de Vogue France en vidéo :
