Colombes. "Le maire encourage cette haine anti-flics" déplorent policiers, élus d'opposition et habitants

Lundi 27 juillet 2020, une centaine de personnes s'est réunie devant la mairie de Colombes (Hauts-de-Seine) en soutien aux policiers après les propos de Patrick Chaimovitch.

Une centaine de personnes s'est réunie devant la mairie de Colombes (Hauts-de-Seine) lundi 27 juillet 2020.
Une centaine de personnes s’est réunie devant la mairie de Colombes (Hauts-de-Seine) lundi 27 juillet 2020. (©Maxime GIL / Actu Hauts-de-Seine)
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La colère était montée sur les réseaux sociaux, elle s’est également exprimée devant la mairie de Colombes (Hauts-de-Seine). Lundi 27 juillet 2020, après une grosse journée de polémique suite à des propos du maire EELV Patrick Chaimovitch comparant les forces de l’ordre à la police de Vichy, une centaine de personnes s’est rassemblée en fin de journée devant l’Hôtel de Ville, à l’appel des syndicats Unité SGP Police et Alliance Police Nationale. Soutiens aux forces de l’ordres et opposants à l’équipe municipale étaient sur place.

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Une réunion entre des élus et des représentants syndicaux refusée

Des fonctionnaires de police, des élus d’opposition ainsi que des habitants étaient présents. Mais pas le premier édile. Seuls des adjoints, Valentin Narbonnais, délégué à la Jeunesse, et Hélène Nicolas, chargée de la Tranquillité publique et de la Sécurité, et Boumédienne Agoumallah, responsable notamment du dialogue social, étaient présents, accompagnés du directeur de cabinet. Ces derniers ont proposé une réunion avec une délégation intersyndicale : fin de non-recevoir opposée par des représentants de la police. 

« On refuse de monter dans le bureau. On voulait que le maire s’excuse publiquement, face caméra », lâche Grégory Goupil. Le secrétaire régional l’Île-de-France d’Alliance Police Nationale a également eu un échange musclé avec les élus de la majorité. « La polémique est née d’une mauvaise interprétation » a expliqué Valentin Narbonnais pour apaiser le climat. « Vous essayez de justifier l’injustifiable » lui a-t-il été rétorqué. La majorité s’en est alors allée.

« Le maire ne s’est pas excusé »

Pour Mickaël Dequin, délégué Unité SGP Police 92, « il y a une overdose de ce genre de propos », déplorant d’être « jeté en pâture constamment alors qu’on est sollicité en permanence. » Il ajoute : « Ce genre de choses doit s’arrêter. » Même discours chez Alliance qui parle d’un « sentiment de ras-le-bol » chez les fonctionnaires. « La haine anti-flic s’étale au grand jour », note Yoann Maras, secrétaire régional Paris pour Alliance.

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Les propos sont similaires chez les membres de l’opposition, dont certains étaient présents au rassemblement. « Je suis stupéfait qu’un élu puisse remettre en cause le rôle de la police. Il encourage cette haine anti-flic. Il n’a pas conscience que les mots peuvent avoir des conséquences dramatiques », explique Alexandre Giudicelli. Il poursuit : « Le maire ne s’est pas excusé. Il maintient , d’une certaine manière, ses propos. » 

« Le discours était écrit, c’est encore plus dérangeant ! »

Patrick est lui aussi venu en soutien aux forces de l’ordre. Habitant de la commune, il est acerbe envers la majorité : « Le maire vert islamo-gauchiste (sic – il insiste !) au pouvoir démarre très mal. La police va lui servir toute sa carrière. Il devra en supporter les conséquences. » Isabelle*, elle, l’assure : « Je m’y attendais. Il n’est pas à la hauteur pour être maire. » 

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Patrick reprend : « Cela manque beaucoup de réflexion. Le discours était écrit et relu. C’est du négationniste, c’est scandaleux. » La réflexion est similaire du côté des syndicats policiers : « Le discours était écrit, c’est encore plus dérangeant ! », déplore Yoann Maras. Le communiqué de réponse du maire parlant de « confusion » ne passe pas non plus. « C’est un rétropédalage. Mais un maire n’a pas le droit à l’erreur. Il doit être irréprochable, comme la police », commente Mickaël Dequin.

*Prénom d’emprunt

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