Plaine de Pierrelaye-Bessancourt : le projet de forêt sort du bois !

Une forêt de 1350 hectares à l'horizon 2050 sur les anciennes terres polluées de la plaine ? C'est possible ! La concertation démarre. Réunion publique à Pierrelaye jeudi soir.

Pour l’instant, cet arbre se sent seul, mais dans une quinzaine d’années, ils seront des centaines de milliers ! (©La Gazette du Val d’Oise)
Voir mon actu

Le renouveau de la plaine de Pierrelaye-Bessancourt est en marche.

1 350 hectares de massif forestier à aménager, un coût de 85 millions d’euros, un million d’arbres à planter à partir de 2020, pour arriver, compte tenu du temps de pousse, à une grande forêt en 2050.

Voilà résumé en chiffres ce projet validé par l’État et labellisé Grand Paris en 2012. La création d’une forêt de cette ampleur sera une première en France depuis près de quatre siècles.

En contrepartie, selon le contrat d’intérêt national signé avec l’Etat, les communes devront construire « aux franges » de la forêt, 8 000 à 10 000 logements.

L’aménagement forestier s’étendra sur sept communes : 18,5 % à Bessancourt, 2 % à Frépillon, 7 % à Herblay, 27 % à Méry-sur-Oise, 36 % à Pierrelaye, 8 % à Saint-Ouen-l’Aumône et 0,5 % à Taverny.

La plaine, quelle histoire ! Elle fut autrefois maraîchère. Mais avec la pollution aux métaux lourds, consécutive à un siècle d’épandage d’eaux usées de la Ville de Paris, les cultures destinées à la consommation animale ont remplacé les poireaux, salades et radis.

Depuis plus de quinze ans, les élus réfléchissent à son avenir. En 2014 est créé le Smapp, le Syndicat mixte d’aménagement de la Plaine de Pierrelaye-Bessancourt, qui réunit des élus de la Région, du Département, de la communauté d’agglomération Val Parisis et des communes, qui élaborent un projet d’aménagement forestier. 

Vidéos : en ce moment sur Actu

« Il s’agit de réinventer notre Plaine, afin d’en faire un espace valorisant pour le territoire », explique Bernard Tailly, président du Smapp et maire (Dvd) de Frépillon. 

« Tous les acteurs institutionnels partagent le lourd diagnostic d’une plaine dégradée. Grâce à ce projet exceptionnel, elle sera ouverte à de nouveaux usages et de nouveaux publics. Demain, la future forêt offrira un espace naturel propice aux loisirs et à la préservation de la biodiversité ».

Un projet urgent, selon Michel Vallade

Lors de ses vœux, dimanche 14 janvier, Michel Vallade, maire (Pc) de Pierrelaye, a jugé ce projet « particulièrement urgent, car cet espace n’est plus contrôlable. Nuit et jour, des personnes, des entreprises peu scrupuleuses, y apportent des déchets en tout genre. Les procédures à leur encontre sont inopérantes. Les espaces autrefois cultivés sont laissés à l’abandon. » Le site pâtit ainsi d’aménagements sauvages et d’installations illicites, sur environ16 hectares.

Aujourd’hui, « ce long combat pour obtenir la mise en place de cette forêt et son financement semble porter ses fruits ».

En quoi consiste le projet ?

600 hectares d’arbres à planter et 370 hectares de bois existants à requalifier. Le boisement s’étalera sur une dizaine d’années, avec un objectif de 100 hectares par an.

Le massif sera composé de grandes parcelles d’un seul tenant (de 80 à 100 ha) mais aussi d’espaces ou- verts : des clairières, lieux de respiration, tant pour la faune et la flore que pour le public.

Le projet prévoit huit portes d’entrées principales, avec des aires de stationnement (de 25 places chacune), quatre accès secondaires et une quarantaine d’accès de proximité, plus confidentiels, pour les riverains.

Le projet prévoit enfin environ 90 km de chemins dont 60 qui existent déjà et seront requalifiés, permettant de découvrir la forêt à pied, à vélo ou à cheval. Un parcours nord-sud reliera la vallée de la Seine et la vallée de l’Oise : le Gr de Pays.

Le Smapp envisage de valoriser le centre équestre des Boers (à Pierrelaye) pour en faire un point d’animation majeur, tout en précisant n’être pas maître d’ouvrage de l’équipement. La maison de maître de la Haute-Borne (à Méry-sur-Oise) pourrait, quant à elle, devenir la future maison de la forêt.

Les grandes étapes du dossier

Concertation. On est actuellement dans la phase de concertation. Puis viendra, au deuxième trimestre 2018, le dépôt du dossier de demande de Déclaration d’utilité publique (Dup), espérée à la fin de l’année.

Acquisition. Alors commencera la phase d’acquisition des terrains. Le Smapp souhaite privilégier les négociations à l’amiable, mais compte tenu de l’ampleur de ce projet, il explique qu’il devra avoir recours à une procédure d’expropriation, à partir de 2019 et au-delà. L’aménagement prendra une dizaine d’années. Il faudra alors entre 30 et 50 ans de temps de pousse pour que la forêt soit mature.

Réunions publiques et ateliers : jeudi 25 janvier, réunion publique à Pierrelaye (19h, à la salle polyvalente) ; jeudi 1er février, réunion publique à Méry-sur-Oise (19h, à la Luciole) ; jeudi 8 mars : atelier Les aménagements de la forêt, à Herblay (19h, Espace municipal associatif, sur inscription) ; mercredi 14 mars, atelier Les futurs usages de la forêt, à Frépillon (19h, à la salle des fêtes, sur inscription) ; jeudi 29 mars : réunion publique à Saint- Ouen-l’Aumône (19h, en mairie).

Un élu écologiste propose une cité des énergies renouvelables

Marc Denis, vice-président (EELV) de l’agglomération de Cergy-Pontoise propose, comme contribution au débat, de créer des clairières « énergies renouvelables » qui  pourraient accueillir des installations de production d’énergies d’origine renouvelable. 

 « Sur le plan technologique, on peut penser à la création d’une ferme solaire photovoltaïque au sol (particulièrement sur les espaces pollués). Plutôt que de développer ce type d’installations sur des terres fertiles, il y a là l’opportunité d’occuper un espace qui n’a plus de vocation de production agricole.

De plus, des possibilités de raccordement au réseau électrique existent à proximité de la plaine. Par exemple, EDF vient d’annoncer son intention d’installer dans les prochaines années 30 GWc de solaire photovoltaïque et s’engage dans la recherche de terrains d’accueil de telles installations.

La création d’un parc de quelques éoliennes. Il existe des parcelles suffisamment éloignées des zones d’habitation. De même, comme pour la ferme solaire photovoltaïque, les possibilités de raccordement au réseau existent à proximité. La création d’une unité de méthanisation permettant de valoriser des sous-produits agricoles et déchets fermentescibles d’activités diverses (tout d’abord du centre équestre prévu, mais aussi restauration collective, grande distribution …) des secteurs du Parisis, de la vallée de Montmorency et de la petite couronne…

Le réseau de gaz présent sur la plaine, permettrait une valorisation économique du biogaz produit par injection dans celui-ci. Une partie de la plaine ne pourrait-elle pas être dédiée à de la culture énergétique (taillis courtes rotations pour le bois énergie, CIVE pour la méthanisation, etc…)

Enfin, cet espace, outre son caractère poumon vert/détente avec un espace boisé, pourrait constituer pour les scolaires et la population une vitrine et un lieu pédagogique en matière d’énergies renouvelables. La Maison de la Haute-Borne pourrait devenir Maison de la Forêt et des Energies Renouvelables et être aussi alimentée par une chaudière Bois-Energie. »

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

Dernières actualités

La Gazette du Val d'Oise

Voir plus
Le Journal mercredi 8 mai 2024 Lire le journal
La Gazette du Val d'Oise, Une du mercredi 8 mai 2024