Saint-Jean-Brévelay. Eric Bottin, musicien : « Ma contrebasse à cordes ne me quitte jamais ! »

D’un abord assez froid, réservé, Eric Bottin retrouve le sourire lorsqu’il évoque la musique et sa passion pour cet instrument qui le quitte plus… sa contrebasse à cordes.

Eric Bottin, contrebassiste affectionne tout particulièrement cet instrument qu'est la contrebasse à cordes...
Attaché de cœur à son instrument, Eric Bottin voudrait désormais acquérir une contrebasse de meilleure qualité… mais voilà, une contrebasse à cordes de bonne facture, ce n’est pas donné !(©Jean-Michel Fournier)
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Introverti Eric Bottin de Saint-Jean-Brévelay ? Peut être un peu… L’homme n’est pas trop bavard ! Réservé voire même taciturne, au premier abord, il semble quelque peu désenchanté, désabusé presqu’accablé… Et pourtant, lorsqu’il parle musique, et évoque sa contrebasse à cordes, sur laquelle il travaille de longues heures,  Eric Bottin le musicien, retrouve un ton enjoué presque guilleret. Sa contrebasse ne le quitte plus et avec un plaisir incommensurable, il lui consacre une bonne partie de son temps libre.

« Un travail de fond parfois fastidieux… »

Prenant à contre-pied Patrick Suskind, écrivain et scénariste : «  Une contrebasse, c’est plutôt, comment dire, un embarras qu’un instrument… » Eric Bottin ne doit certainement pas davantage apprécier la citation de Régis Hauser, écrivain qui lui mentionnait : «  Pour créer la femme, Dieu s’est inspiré de la contrebasse : une petite tête sur un long cou, un encombrement maximal, elle ne vibre que lorsque vous lui frottez le ventre, et émet un son qui couvre tout… »

« Justesse et qualité du son »

Instrument à quatre cordes, le plus grand et le plus grave de la famille des violons, la contrebasse à cordes ne se laisse pas apprivoiser si facilement. Contrairement aux apparences, devenir contrebassiste ne se fait pas en claquant des doigts.
« La contrebasse, comme d’ailleurs d’autres instruments de sa famille, requiert un vrai travail de fond, long, parfois fastidieux. Pour pouvoir réussir à interpréter des œuvres, notamment classiques, au sein d’un orchestre, d’un groupe… Il faut le faire aller et venir l’archer, pour réussir à maîtriser justesse de la tonalité et qualité du son produit, » explique Eric Bottin.

« Elle était là… et me faisait de l’œil ! »

Originaire de Poitiers, Eric Bottin (bientôt soixantenaire) a beaucoup voyagé en exerçant son métier de professeur de mathématiques. Il est intervenu en région parisienne, plusieurs années en Polynésie française, avant de revenir vers la Bretagne, où il avait des liens familiaux, sur la presqu’île de Rhuys. « La musique a toujours fait partie de ma vie, explique-t-il. Mélomane avant d’être musicien, j’ai débuté l’apprentissage de la contrebasse à Pantin (93), au conservatoire de musique.
Malheureusement, les aléas de la vie m’ont conduit à conserver l’instrument dans a boite et a délaissé pratique instrumentale et étude de la théorie musicale. La contrebasse était pourtant toujours là. Elle me faisait de l’œil ! »

«  Je l’ai sortie de sa boîte »

Et puis voilà, il y a tout juste deux ans, Eric Bottin -peut être plus disponible d’esprit- sort la contrebasse de sa boîte. « Il s’est passé un déclic. J’ai eu envie de reprendre l’instrument, de renouer avec l’apprentissage de la musique. Je me suis alors inscrit au conservatoire à Vannes. Là-bas, j’apprends énormément… notamment sur le plan musique classique, » assure-t-il, aujourd’hui ravi de ce nouvel engagement cette fois, visiblement durable.
S’il affectionne tout particulièrement la musique classique – il est membre de l’orchestre symphonique du conservatoire, et intervient également à l’orchestre de chambre de Vannes- Eric Bottin ne cache pas non plus, son goût pour le jazz voire même la musique moderne.

« Je vais devoir investir »

« Pour le moment, je me plonge dans la théorie musicale, le solfège et j’étudie la contrebasse. J’essaie de travailler une heure par jour, notamment pour être à l’aise lors de nos répétitions avec l’orchestre du conservatoire.

Soixante musiciens qui poussent ensemble, ce n’est pas rien ! pointe-t-il. L’orchestre, c’est extrêment formateur… On apprend à écouter les autres et progressivement on prend sa place ». Oublié l’air taciturne, le musicien est visiblement heureux, ne regrette en rien d’avoir réouvert la boîte de son instrument.

A l’approche d’une retraite qui viendra prochainement, Eric Bottin s’est trouvé un exutoire. « La contrebasse, cet instrument avec un I majuscule, c’est aujourd’hui pour moi, plus qu’un dérivatif… J’adore sa forme, les vibrations qu’elle produit, la posture pour jouer…J’ai réellement un attachement de cœur à l’instrument, » confie-t-il, reconnaissant que les progrès aidants, il devra certainement investir dans une autre contrebasse…

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« Techniquement je progresse mais l’instrument de retourne pas ce que je donne. Je crois qu’il va falloir investir ».

Sur le plan pratique instrumentale avec les groupes dont il fait partie, le musicien souligne ne pas regretter son choix… « Au sein des orchestres, j’ai ressenti des joies, des émotions incroyables… Des œuvres qui me laissaient jusque-là froid, m’ont été révélées par la pratique de l’instrument… C’est extra,  » comme le confiait aussi Léo Ferré, en évoquant « Les moody blues ».
J.-M. F.

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