Au Loch Lomond, vaste lac écossais à 25 km de Glasgow, Axel Reymond a failli réaliser une performance historique, dimanche 12 août. Le sociétaire de l’Association Amicale et Sportive de Sarcelles (Aass) pouvait devenir le premier nageur masculin français à décrocher trois titres de champion d’Europe consécutif dans une même spécialité. Mieux que les héros des bassins, Alain Bernard, Florent Manaudou, Yannick Agnel et Franck Esposito. Lui, le seigneur de l’eau libre (discipline de fond pratiquée en mer, lac et rivière) visait un troisième sacre continental d’affilée sur 25 km après ceux de 2014 à Berlin (Allemagne) et de 2016 à Hoorn (Pays-Bas). Une performance que les as de sa distance, le Russe Aleksey Akatiev et l’Italien Valerio Cieri, avaient respectivement manquée en 2000 et en 2011.
À 1 km du bonheur
Après 4h40 de course, le Valdoisien semblait tenir le bon bout. Malgré la pluie battante, le froid et une eau fraîche qui nécessitait le port d’une combinaison intégrale en néoprène, il accélérait et débouchait en tête à 1 250 mètres de la plaque d’arrivée. Le Hongrois Kristof Rasovszky, 1er du 5 km et 2e du 10 km, se retrouvait quatrième après une erreur de trajectoire. On pensait tenir l’instant décisif. Mais le natif de Veszprem revenait à hauteur à l’entame du dernier kilomètre puis distançait Axel Reymond sur une attaque foudroyante.
À ce moment-là, j’avais encore le mental mais le physique n’a pas suivi, j’étais Ko », confie le nageur de l’Aass, qui, doublé par le Russe Belyaev et l’Italien Furlan à l’approche du chenal, finissait quatrième et était privé du podium.
2e sur 5 km
En tant que champion du monde et double champion d’Europe, j’étais la cible, l’homme à abattre. Mes rivaux ont fait une course d’équipe contre moi. J’ai essayé à plusieurs reprises de me démarquer mais je n’ai pas pu. Je suis déçu, mais je me suis donné à fond », témoigne le Valdoisien, qui, quatre jours plus tôt, avait été récompensé de ses 100 km d’entraînement hebdomadaires et de son travail en vitesse.
Bien que battu au sprint, déjà, par Rasovszky, le forçat de l’onde avait créé la surprise en devenant vice-champion d’Europe du 5 km. Le meilleur résultat du clan français en eau libre sur sa semaine écossaise. Cette médaille d’argent avait permis au Sarcellois de dépasser Stéphane Lecat et Joanes Hedel et d’être le premier nageur français d’eau libre à monter pour la quatrième fois sur un podium européen.
Julien BIGORNE
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